Ecoles insalubres à Marseille : la mairie dénonce une « manipulation des faits »



« Manipulation des faits, truqués, tronqués, déformés », a tonné, lundi 8 février, le maire Jean-Claude Gaudin (Les Républicains, LR), répondant aux critiques de son opposition en ouverture du conseil municipal. « Marseille bashing » et « communication politique sur le dos des petits Marseillais », l’a précédé le porte-parole de la majorité municipale Yves Moraine (LR), mettant brutalement en cause la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, « désormais indigne des fonctions qu’elle occupe ».

L’état des écoles primaires marseillaises, notamment dans les quartiers les plus populaires de la ville, alimente depuis longtemps les médias locaux. Depuis une semaine et la publication par le quotidien Libération d’un cinglant dossier consacré au délabrement – photos chocs à l’appui – de certains des 444 établissements scolaires gérés par la municipalité, le sujet a pris une ampleur nationale.
Najat Vallaud-Belkacem a jugé, mercredi 3 février dans La Provence, « la souffrance dans laquelle vivent au quotidien élèves, enseignants et personnels, indigne de la République ». Et l’Etat a demandé, dans un courrier daté du 4 février, au préfet de région et au recteur de l’Académie d’Aix-Marseille de lancer une mission d’enquête pour faire le point sur la situation réelle des écoles marseillaises (PDF).
Lundi, premier jour des vacances scolaires de février à Marseille, associations de parents d’élèves et syndicats d’enseignants distribuaient devant l’assemblée municipale, le bilan d’un appel à témoignages lancé sur les réseaux sociaux. Un inventaire qui porte sur un tiers des écoles marseillaises mais apparaît déjà effrayant.« 40 écoles indiquent la présence de rats », « une quinzaine connaissent des problèmes d’infiltrations et d’humidité », « 23 écoles font l’objet d’un diagnostic amiante positif », comptabilise, entre autres nombreux problèmes, le Mouvement des parents d’élèves du 13 (MPE 13). « Nous nous situons hors du débat politique, argue Sévérine Gil, présidente de cette association. Nous souhaitons juste que les élus s’occupent des écoles de nos enfants et prennent l’ampleur du problème. »

Pas de mea-culpa

Face aux évidences remontées par la presse, la mobilisation des parents et des enseignants, et les critiques de son opposition, la municipalité de Jean-Claude Gaudin répond par les chiffres. « 32 millions d’euros ont été dépensés l’an dernier pour les travaux dans les écoles… 240 millions depuis 1995, énumère Yves Moraine.Bien sûr qu’il peut y avoir ici ou là un plâtre qui se décolle, une fenêtre qui ne ferme pas. Mais le travail est fait. » Dans la semaine, le même élu avait évoqué, pour expliquer des températures de 15 degrés relevées dans certaines classes des quartiers nord, « les personnels de nettoyage qui aèrent le matin ».
La ville de Marseille renvoie également la responsabilité vers la baisse des dotations de l’Etat (« moins 20 millions d’euros en 2016, comme les deux années précédentes », explique le maire), et rappelle l’ampleur de son parc scolaire, que fréquentent 73 000 élèves du primaire. « Nous devons ouvrir 40 classes nouvelles à la prochaine rentrée, pour 1 000 enfants supplémentaires », assure Jean-Claude Gaudin.
S’il refuse le mea-culpa et toute idée d’un « plan d’urgence », le maire de Marseille a toutefois annoncé des mesures qui ressemblent fort à un début de réaction face à la gravité de la situation. Outre la création d’un numéro unique « à destination des directeurs d’école pour alerter encore plus facilement les services de la mairie », Jean-Claude Gaudin a évoqué un effort financier de 3 millions d’euros par an sur trois ans pour effectuer des travaux dans les écoles. « Si l’Etat confirme sa décision de nous allouer la même somme au titre du soutien aux nouvelles activités périscolaires », a précisé celui qui dirige la ville depuis vingt-et-un ans. Lundi, la ministre de l’éducation nationale avait indiqué, sur France Bleu Provence, la possiblité d’utiliser l’enveloppe de la politique de la ville pour financer les travaux, « si besoin ».

Des visites d’écoles

Autre nouveauté, la possibilité de « faire appel à des fonds privés » pour lancer un programme de reconstruction d’écoles dans le cadre d’une procédure de partenariat public-privé. Enfin, l’utilisation d’une partie des 60 millions d’euros alloués chaque année par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône à la ville de Marseille « pour construire de nouvelles écoles ». Martine Vassal, membre LR de la majorité Gaudin, et nouvelle présidente du département, a confirmé cette possibilité.
Pour prouver sa transparence et éteindre le feu allumé depuis une semaine, le maire de Marseille a invité la presse et les élus de l’opposition à visiter les écoles de sa ville. « Ensemble dans un minibus, dans les écoles que vous voudrez, quand vous voudrez », a annoncé Jean-Claude Gaudin. Une première expédition devaitêtre organisée dans l’après-midi.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2016/02/08/la-mairie-de-marseille-refute-toute-responsabilite-dans-le-delabrement-de-ses-ecoles_4861364_1473685.html#bOjgqPzPiI1KMMiM.99
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